Les amours de vacances : parenthèse sensuelle ou miroir intime ?
- severinejuncker
- 30 juin
- 3 min de lecture

Une rencontre sur la plage, un regard échangé au marché local, une complicité qui naît au détour d’une danse, des pas posés sur le sable main dans la main… Les amours de vacances ont ce parfum particulier : celui de l’éphémère, du lâcher-prise, et parfois du bouleversement profond.
Mais que viennent-elles vraiment réveiller en nous ? Que racontent-elles de notre rapport au corps, au désir, à l’attachement ?
En tant que sexothérapeute, je vous propose d’explorer les dessous de ces histoires pas si légères qu’il n’y paraît…
Une parenthèse en dehors du temps
Durant l’année, nos vies sont rythmées par les obligations, les horaires, les rôles sociaux. En vacances, tout change. Nous sommes ailleurs. Autrement. Plus disponibles à nous-mêmes. Plus ouverts à l’inattendu.
Et dans ce contexte, il devient plus facile d’écouter son désir, de s’autoriser à séduire, à être séduit.e, à ressentir. Ce n’est pas un hasard si tant de premières fois – ou de recommencements – naissent sous le soleil d’été.
Rencontrer l’autre, c’est souvent se rencontrer soi-même, autrement.
Quand le corps se réveille
Dans les amours de vacances, le corps prend souvent le premier rôle.On s’autorise à être plus tactile, plus sensuel.le, plus libre.On ose parfois exprimer des envies, goûter à une sexualité plus instinctive, sans les cadres habituels.
Et cela peut être profondément réparateur :
pour celles et ceux qui ne se sentent plus désiré.es,
pour les corps qui ont été contraints, jugés, épuisés,
pour les désirs qu’on croyait éteints.
Une expérience révélatrice
Mais ces histoires ne sont pas toujours simples. Elles peuvent réveiller des blessures, des illusions, des dépendances affectives ou des désirs d’absolu.On croit parfois vivre un grand amour, alors que l’autre ne partage pas le même élan.
Ou bien on s’attache, sans oser dire ce qu’on ressent. On espère un message, un retour, une suite… qui ne viendra pas.
Le risque, ce n’est pas d’aimer.
C’est d’attendre que l’autre nous confirme qu’on en est digne.
Les limites à poser, même sous le soleil
Il est essentiel de rappeler que le respect, le consentement et la communication sont des fondements invariables.Même dans l’éphémère, le plaisir partagé suppose un espace clair, respectueux, explicite.
Un amour d’été n’est pas une excuse pour transgresser l’autre, ou soi-même.
Et après ?
Certaines histoires s’arrêtent au retour. D’autres prennent une autre forme, à distance. D’autres encore ouvrent une blessure ou un deuil difficile à traverser. D'autres, la continuité de l'amour et une parenthèse enchantée avec la personne qui partage notre vie.
Mais toutes peuvent devenir des expériences ressources, si on prend le temps de les regarder avec conscience :
Qu’est-ce que j’ai découvert de moi ?
Qu’est-ce que cette rencontre m’a permis d’exprimer ?
Qu’est-ce que je souhaite retrouver – ou éviter – dans mes relations futures ?
Qu'est-ce qui nous a permis de nous retrouver ?
Murmure intime
Les amours de vacances ne sont ni futiles, ni secondaires. Elles sont parfois le théâtre d’une reconnexion profonde à soi, à son désir, à sa vulnérabilité.
Qu’elles durent une nuit ou tout un été, elles laissent une trace. Et si nous les écoutions non comme des erreurs, mais comme des messages ? Messages du cœur, du corps, de l’âme… qui nous rappellent que, même en vacances, aimer reste une aventure initiatique.
Ta sexualité t'appartient, prends soin de toi,
Séverine
Comentários